Frères et sœurs, « Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu ».
Cette phrase du livre de l’Exode est restée au cœur de notre échange dans notre groupe de
partage de la Parole de Dieu, pour ce dimanche.
Nous voyons Moïse qui intercède auprès de Dieu pour son peuple à la « tête dure » (comme on peut
l’avoir soi-même), idolâtre, fabriquant de veau d’or.
Moïse prie Dieu : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple ? Souviens-
toi de tes serviteurs … » Nous lisons que « Moïse apaisa le visage du Seigneur »
Ici même, la Parole de Dieu nous propose un chemin de prière. Portés par l’Esprit-Saint, pour le
salut de tous, nous sommes unis pour exprimer la prière de l’assemblée, prière universelle écrite
avec soin chaque semaine.
Je ne sais pas qui a écrit ceci : « prier entretient une amitié grandie avec Dieu, avec soi et avec les
autres …. ça peut rapporter gros » !
Avant la longue lecture de l’Évangile, nous avons aussi écouté l’Apôtre Paul qui recherche sans
cesse cette amitié grandie avec Dieu, avec lui, avec les autres.
Dimanche dernier il écrivait à Philémon : « Dans ta vie, tes relations avec les autres … accomplis ce
qui est bien, non par contrainte, mais volontiers. »
Prie, donc ! Dieu te dit ce qui est bien; accomplis-le. Prier … ça peut rapporter gros !
Aujourd’hui, Paul écrit à Timothée, son jeune disciple, missionnaire comme lui, compagnon de
voyage, proche confident.
Pour Timothée, pour nous, Paul fait une relecture de sa vie ; il dit tout le mal qu’il a fait :
« moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent »
« Mais … il m’a été fait miséricorde, car j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi ».
Alors, Paul reconnaît : « la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante ».
Et, il enseigne Timothée : « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi
je suis le premier des pécheurs »
Paul conclut : « Bien-aimé, je suis plein de gratitude envers le Christ-Jésus notre Seigneur qui me
donne la force ! »
Le chemin de sainteté de Paul a été chaotique.
Mais le voici capable, grâce à Dieu, de regarder sa vie, d’en parler en vérité, sereinement et
d’annoncer Jésus-Christ.
Nous prions : Toi, Jésus, tu nous aimes ! Tu nous ouvres le chemin vers le Père !
Bien sûr, aujourd’hui nous accueillons trois paraboles parmi les plus connues de l’Évangile.
Elles éclairent notre chemin de foi. Elles nous donnent de découvrir le cœur de notre Père :
sa bonté, son amour fou pour nous. Elles nous disent la miséricorde de Dieu toujours offerte.
Jésus raconte ces histoires à des pharisiens et des scribes. Eux ne comprennent pas pourquoi Jésus
se tient si proche des publicains et des pécheurs, au point même d’être leur ami jusqu’à partager
leur table.
Trois paraboles dites « de la miséricorde de Dieu » :
– la brebis perdue et … le berger joyeux,
– la pièce d’argent perdue et … la femme de maison joyeuse,
– les deux fils, perdus chacun à leur manière, et … le père si bon et joyeux.
La brebis perdue.
Pour un berger, son troupeau, c’est toute sa vie, c’est même souvent toute sa fortune.
Hier comme aujourd’hui ; en Palestine comme ailleurs.
Berger et brebis vivent en intimité.
Mais, une des brebis s’est perdue – on ne sait pas pourquoi.
Est-elle étourdie, imprudente ou délinquante ? Désorientée ?
La situation est grave, au point que le berger s’engage dans une recherche effrénée de la brebis
« jusqu’à ce qu’il la retrouve »
Aimons bien regarder le berger : inlassablement il cherche la brebis qui manque.
Quand il la retrouve : il ne se fâche pas après elle. Très joyeux, il la prend sur ses épaules.
Chaleur des corps, paix et joie à partager. Alors il réunit ses amis et ses voisins ; et la fête
commence.
Nous comprenons que nous sommes invités : à la fête, aux noces éternelles !
La joie de croire se partage.
De cette histoire, nous pourrions accueillir un repère pour nos vies familiales, communautaires
aussi (!), pour notre attention à communiquer la paix et la joie ; pour être patients, doux et sages
comme le Père … ; pour croire que « L’amour ne passera jamais » comme l’écrit Saint Paul.
La seconde parabole … c’est cette histoire de pièce de monnaie égarée et de cette femme qui la
cherche avec grand soin. Elle exprime la même chose. Elle touche à notre inattention aux choses
(aux personnes aussi …).
Elle invite à tout mettre en œuvre pour retrouver la paix, … plus que notre porte-monnaie.
Retrouver la joie !
Et Jésus conclut : « c’est ainsi qu’il y a de la joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit. »
Enfin, et c’est plus émouvant, cette parabole du Père et ses deux fils.
Mais, « Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? L’Amour est-il son nom et son visage » ?
Qui donc est notre Dieu ? … Et bien, il est Père !
Pas que le Père laissé par le plus jeune des fils, mais aussi par le fils aîné.
Il est le Père qui attend, qui veille et, saisi de compassion, court vers ce fils revenant après s’être
éloigné du chemin offert, avoir été délinquant peut-être …
Il est le Père qui embrasse et se réjouit et invite à la fête en s’exclamant. « …mon fils que voilà était
mort et il est revenu à la vie ! »
Il est le Père aussi qui se tourne vers son fils aîné – celui qui se met en colère et qui refuse d’entrer
dans l’assemblée en fête.
Là, l’histoire reste en suspens. On ne saura pas si le fils aîné participera à la fête.
On sait seulement que le Père est toujours là, patient, doux et sage.
Le Seigneur veut faire merveille en tous – brebis proches ou éloignées.
– il ne nous abandonne pas, même quand nous nous égarons
– il veille et il nous cherche « jusqu’à ce qu’il nous retrouve ».
– renouvelant son Alliance, il passe à notre doigt l’anneau de fête, il nous revêt de sa bonté
comme « du plus beau vêtement ».
De manière familière et toute humaine, il nous dit la tendresse de notre Père :
« Je t’aime et je ne veux pas te perdre » « En toi, j’ai mis toute ma joie. » Amen