Réseaux sociaux :

07 66 71 45 55

Christ Sauveur

12 janvier 2025, Cathédrale Saint-Louis de La Rochelle.

À l’occasion de Noël, j’ai pu passer un peu de temps en famille. Et un de mes neveux
adore les histoires. Du coup, je suis devenu un pro des histoires et j’en ai une à vous
raconter.
Il était une fois une famille. Une famille avec un papa, une maman, trois enfants, qui
vivaient dans un monde que Dieu regrettait d’avoir fait, parce que ce monde était
plein de la méchanceté des hommes. Dans ce monde, seule cette famille avait trouvé
grâce aux yeux de Dieu, car il n’y avait aucune méchanceté en elle.
Alors le Seigneur fit une grande chose. Il envoya de l’eau sur la terre pour laver le
monde du mal qui y régnait. Il envoya tellement d’eau que toute la surface de la terre
en fut recouverte. Et Dieu sauva cette famille. Il la fit flotter sur les eaux, traverser
l’océan grâce à une arche, avec une colombe qui volait au-dessus. Parce Dieu aimait
cette famille.
Longtemps après, cette famille était devenue nombreuse, avec plein d’enfants, plein
de cousins. Tellement nombreuse que Pharaon en eut peur et la réduisit à l’esclavage.
Alors le Seigneur fit une grande chose. Il ouvrit les eaux de la mer et fit traverser
cette immense famille à travers les eaux pour lui donner la liberté. Parce que Dieu
aimait cette famille.
Longtemps après, cette famille vécu un évènement très… spécial. Des anges
annoncèrent la naissance d’un enfant. Des mages étaient même venus l’adorer depuis
l’autre bout du monde. Son nom était Jésus. Ça veut dire : Dieu sauve.
Alors Dieu fit une grande chose. Il fit entrer Jésus dans l’eau pour qu’il la traverse à
son tour. Et une colombe volait au-dessus de lui. Jésus traversa l’eau et un secret fut
révélé. La voix de Dieu venant du ciel retentit : « Tu es mon Fils bien aimé, en toi je
trouve ma joie ». Jésus était l’un des enfants de cette immense famille, mais il était
aussi le Fils de Dieu. Cette famille qui avait été sauvée du déluge, cette famille qui
avait été sauvée de l’esclavage, c’était la famille de Dieu.
Vous comprenez le secret que Dieu avait depuis le début ?
Cette famille, c’était la sienne, alors par amour, il l’a toujours sauvée. Mais surtout,
il nous veut tous dans sa famille, parce qu’il nous aime, parce qu’en nous, il trouve
sa joie. Et en traversant les eaux avec Jésus, nous aussi, nous pouvons devenir
membre de cette famille.

Comme au temps de Noé, Dieu veut nous faire traverser les eaux pour nous sauver
de la mort.
Comme au temps de Moïse, il veut nous faire traverser les eaux pour nous rendre
libres.
Comme au temps de Jésus, il veut nous faire traverser les eaux pour faire de nous ses
fils, pour l’éternité.
Cette histoire, c’est la nôtre. C’est l’histoire de notre famille, la famille des baptisés,
la famille de ceux qui ont reçu l’Esprit Saint.
Alors, elle était bien mon histoire ? Moi je l’aime bien. Mais mon neveu, lui, me
dirait peut-être qu’il y a un truc qui cloche.
Noé passe les eaux pour être sauvé de la mort. Moïse passe les eaux pour être sauvé
de l’esclavage. Mais Jésus, pourquoi entre-t-il dans les eaux du Jourdain ? Il n’a pas

besoin d’être sauvé, c’est lui le Sauveur ! Alors pourquoi Jésus se soumet à ce rituel-
là ? Pourquoi Jésus reçoit-il le baptême alors qu’il est déjà de la famille, alors qu’il

n’a pas besoin d’être sauvé ? Et bien pour (au moins) deux raisons :
D’abord parce que cette eau du Jourdain, c’est l’eau chargée de tous les péchés de la
famille. Cette eau lavait tous ceux qui y passaient pour être purifiés. Et du coup, elle

ressemblait plus à l’eau vaseuse de la Concurrence qu’à l’eau claire des Portes-en-
Ré. Elle était chargée du péché du peuple hébreu. En plongeant dans cette eau, Jésus

prend sur lui le péché des hommes. Il s’en charge. Il nous révèle, par son baptême,
qu’il vient pour porter les conséquences de nos fautes, et plus encore, pour nous
délivrer du pécher
Et comment va-t-il faire ? Et bien ça, c’est la deuxième raison du baptême : Il nous
donne l’Esprit Saint. Le Ciel s’ouvre et le Père nous envoie son Esprit, pour nous
donner sa vie, pour nous diviniser et nous libérer de nos limites humaines.
Voilà la nouveauté fondamentale du baptême de Jésus.
Avec l’Esprit Saint que nous recevons au baptême, nous passons du stade de fils
d’Adam à celui de fils de Dieu. Nous passons du stade de condamné au péché, à celui
de pécheur pardonné.
Frères et Sœurs, désormais, le baptême n’est plus une affaire de tradition culturelle,
comme au temps de Jean-Baptiste.
Combien de parents demandent encore le baptême pour leur enfant à cause de la
tradition familiale, pour transmettre des « valeurs ». Pardonnez-moi mais, si on

demande le baptême pour perpétuer une tradition culturelle, on a deux mille ans de
retard. Pour ça, il faut allez voir Jean-Baptiste. Lui baptise avec de l’eau.
Jésus, par son Église, baptise dans l’Esprit Saint. C’est autre chose. C’est recevoir
l’Esprit Saint pour devenir familier de Dieu, dès maintenant et pour la vie éternelle.
Frères et sœurs, que le baptême du Seigneur nous fasse redécouvrir notre
appartenance à la famille de Noé, de Moïse, de Jésus. Qu’il nous fasse redécouvrir
notre condition d’enfants de Dieu habités par l’Esprit descendu du ciel. Et que le feu
de son Esprit reçu au jour de notre baptême brûle plus que jamais en nous. Amen
P. Louis Chasseriau

Comments are closed.