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Christ Sauveur

1 et 2 avril – Messe des Rameaux

Chers frères et sœurs,
Vous ne vous sentez pas schizophrènes ? On se réjouit, rameaux à la main, on chante
Hozanna, on accueille le Christ, et 10 minutes après, on entend ce dramatique récit
de la Passion. Ça ressemble aux montagnes russes.
C’est curieux, mais la vie est ainsi faite : toutes les bonnes choses ont une fin. Les
soirées de fête, les vacances… il y a toujours un moment où la rudesse du quotidien
revient. Avec les Rameaux, c’est la même chose.
Les Rameaux, c’est la fête. Jésus entre à Jérusalem, tout le monde le fête avec des
palmes. C’est est un homme exceptionnel, il a fait des miracles, et beaucoup se disent
qu’avec lui, les choses vont enfin changer. Donc on fait la fête.
Mais ça va se gâter. Entre les Rameaux et Pâques, il y a la semaine sainte. Et là, c’est
la rudesse de la vraie vie, avec ses épreuves, sa souffrance, la maladie, le deuil… La
foi chrétienne, c’est n’est pas seulement la foi des jours de fêtes. C’est bien de venir
à la messe aux Rameaux et à Noël. Mais on se prive alors d’une foi qui est d’abord
une foi du quotidien. Être chrétien c’est croire que Dieu nous rejoint dans nos
difficultés concrètes, dans nos épreuves, et pas seulement les jours de fête. Il nous
rejoint pour vivre la difficulté du quotidien avec nous.
Alors on pourrait dire que ça nous fait une belle jambe. La vie est dure. Je souffre.
Jésus souffre avec moi. Ok, c’est gentil de sa part, mais je souffre toujours…
Ce n’est pas toujours simple de comprendre pourquoi Dieu ne vient pas nous aider
en nous épargnant les épreuves. Pourquoi Dieu ne nous épargne-t-il pas la
souffrance ? Pourquoi ne l’a-t-il pas épargnée à son propre fils ?
En fait, il faut déplacer la question : nos souffrances, qu’est-ce que ça change que
Jésus les ait vécues ? Qu’est-ce que ça change qu’il soit à mes côtés dans mes
épreuves si ça ne les supprime pas ?
Voilà la question qui sort du récit de la Passion.

La lecture de la Passion nous montre que, tout Dieu qu’il était, Jésus a assumé
vraiment notre condition humaine, avec ses épreuves. Il n’a pas fait ça pour le plaisir.
Et il n’a pas fait semblant. Il l’a fait pour nous montrer que Dieu vient nous sauver
des épreuves. Non pas les supprimer. Non pas nous en épargner. Mais nous en sauver.
Il nous en sauve parce que sa vie sera, au matin de Pâques, plus forte que toutes ces
épreuves. Si on suit Jésus, on est sauvé, parce qu’à la fin, c’est lui qui gagne et il
nous fait gagner avec lui. Et ainsi, nos épreuves restent des épreuves, mais elles
débouchent sur plus grand qu’elles, elles prennent un sens, c’est-à-dire une direction
et une fin.

Ça peut paraître compliqué, ou pire, ce que je dis peut sembler une sorte de jargon
chrétien. Mais en fait c’est très simple et très concret.
Imaginez que la vie soit comme un entrainement de foot. On souffre, c’est dur, il y a
parfois des blessures. Mais un jour Mbappé vient s’entrainer avec nous. Lui aussi il
en bave, le coach ne l’épargne pas.
C’est sympa que Mbappé s’entraîne avec nous, mais ça n’enlève pas non plus la
souffrance de notre entraînement. Sauf qu’il ne fait pas semblant Mbappé, il va jouer
le tournoi avec nous jusqu’au bout. Mieux, il va le jouer pour nous.
Nos souffrances n’auront pas été enlevées. Mais On est sûrs de gagner. Parce que
Mbappé est venu partager ces souffrances avec nous jusqu’au bout, alors il nous
partage sa victoire.
Frères et sœurs, la victoire c’est dimanche prochain. C’est Pâques.
Cette victoire de la résurrection ne nous épargnera pas les douleurs de la semaine
sainte qui s’ouvre. Mais parce que nous vivrons ces épreuves avec Jésus, alors il nous
partagera sa victoire.
Bonne semaine sainte à chacun de vous.
Amen

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