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Christ Sauveur

22 octobre 2023 – Église Notre-Dame et Cathédrale Saint-Louis de La Rochelle

Chers frères et sœurs,
Les paroles de cette 2e lecture sont les plus anciennes de tout le Nouveau Testament.
Environ 20 ans après la résurrection de Jésus, Paul décide d’écrire cette lettre aux
chrétiens de Thessalonique, avant même l’écriture des Évangiles. Pourquoi ? Que
s’est-il passé pour qu’il ait ce besoin d’écrire ?
La réponse se trouve dans les Actes des Apôtres (Ac 17 et s.).
Paul est connu à Thessalonique. Il y a déjà séjourné avec Sylvain et Timothée lors
pendant environ 2 mois, et disons que l’accueil y avait été mitigé. Comme il le fait
d’habitude quand il arrive dans une ville, Paul va à la synagogue, il prêche, il
explique les évènements qui se sont passés avec Jésus, jusqu’à la résurrection, et Paul
affirme que cet homme était le Fils de Dieu, et qu’il est venu donner sa vie à chacun
de nous, pour nous sauver.
Sauf que cette annonce de l’Évangile créé une division entre ceux qui accusent Paul
de troubler l’ordre public avec ses histoires et ceux qui accueillent la Bonne
Nouvelle.
Finalement, Paul doit fuir en laissant Timothée et cette petite communauté chrétienne
Thessalonicienne. Et quand Timothée retrouvera Paul à Corinthe, il lui donnera des
nouvelles sur ce que cette petite Église vit et aussi sur les questions qu’elle se pose.
Alors, Paul leur écrit. C’est la première lettre aux Thessaloniciens.
C’est donc assez émouvant d’entendre ces premiers mots, ces premiers mots que
nous avons de l’histoire chrétienne. Et c’est d’autant plus émouvant quand nous
voyons ce qu’ils disent !
Ce sont des mots de joie ! Paul se réjouit. Il se réjouit pour la beauté de cette
communauté chrétienne. Ça, frères et sœurs, il faut nous arrêter un instant là-dessus.
On aurait pu imaginer autre chose. Cette communauté n’était certainement pas
parfaite. Timothée a dû dire à Paul ce qui n’allait pas. Et si Paul avait été français, il
aurait sans doute commencé à écrire pour râler, pour pointer ce qui n’allait pas. Ça,
c’est notre spécialité à nous.

Mais non, Paul, malgré le fort caractère qu’on lui connaît (il n’y a qu’à voir comment
il remonte les bretelles aux Galates quelques temps plus tard), Paul commence par
admirer et rendre grâce pour cette Église.
En fait, il admire ce qu’elle donne à voir d’authentique, d’évangélique.
Et là ça devient très instructif pour nous aujourd’hui.
En quoi cette communauté chrétienne est-elle authentique, fidèle à Jésus ?
Pourquoi plaît-elle tant à saint Paul ? Et nous, est-ce que nous plairions à Paul ?
On peut voir que Paul relève quatre choses, disons trois choses plus une.
Les trois premières sont ce qu’on appelle les vertus théologales, ces vertus qui
viennent de Dieu et nous mènent à Dieu : la foi, l’espérance et la charité. Cette
communauté vit la foi, l’espérance et la charité.
Chez ces chrétiens, je cite Paul, la « foi est active », la « charité se donne de la peine »
et l’ « espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ ».
La foi est active. La foi, c’est quoi ? C’est notre réponse à Dieu qui se révèle à nous.
Dieu nous fait cet immense cadeau de s’abaisser jusqu’à nous pour que nous le
connaissions, que nous ayons conscience de son amour pour nous. La foi, c’est notre
amour en retour.
Une fois que nous avons la foi, que nous sommes capables d’aimer Dieu en retour,
alors naturellement nous aimons tout ce qui vient de lui, et en premier lieu nos frères
et sœurs, et ce monde qu’il nous confie. Et ça c’est la charité. La charité, c’est aimer
les autres et le monde, et en prendre soin à la manière de Dieu.
L’espérance enfin. C’est bien différent de l’espoir. Ce n’est pas simplement de
l’optimisme. L’espérance c’est l’horizon du Royaume de Dieu. Attention ! Ce n’est
pas un pari sur l’avenir, parce que ce Royaume, nous pouvons déjà de le goûter grâce
à la foi et à la charité. L’espérance, c’est donc ce dynamisme qui nous guide vers
l’éternité du Royaume.
Enfin, Paul se réjouit d’une dernière chose. La foi, l’espérance et la charité qu’il voit
chez les Thessaloniciens, elles ne sont pas des simples valeurs qu’ils essayent de
vivre. Elles sont les fruits de l’Esprit Saint qui vit en eux.

Les Thessaloniciens ont compris que la Bonne Nouvelle que Paul leur a annoncée ne
venait pas de lui, mais de l’Esprit de Dieu. Et parce que chaque jour ils vivent avec
cet Esprit Saint malgré le départ de Paul et de Timothée, alors ces chrétiens sont
remarquables par leur foi, leur espérance et leur charité qui sont la conséquence de
leur vie dans l’Esprit.
Frères et sœurs, cette lettre est une sacrée leçon pour nous.
Si nous voulons être des chrétiens qui témoignent de la Bonne Nouvelle aujourd’hui
à La Rochelle, il y a plusieurs conditions :
– D’abord, croire vraiment que l’Esprit peut nous guider quotidiennement,
– Le laisser porter ses fruits en nous, et vivre joyeusement et concrètement la
foi, l’espérance et la charité à La Rochelle, ici, aujourd’hui,
– Enfin, apprendre à nous réjouir avant de râler.
Amen

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