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Christ Sauveur

30 septembre 2023 – Cathédrale saint-Louis de La Rochelle

30 septembre 2023 – Cathédrale saint-Louis de La Rochelle

Chers frères et sœurs,
J’espère que vous appréciez le vin, parce que nous voilà à nouveau dans les vignes,
huit jours après l’Évangile des ouvriers de la dernière heure.
Souvenez-vous, la semaine dernière, les ouvriers de la première heure, ceux qui
avaient travaillé dès le matin, contestaient que tous les ouvriers soient payés le même
prix, même ceux arrivés à la dernière heure.
Aujourd’hui, nous sommes encore dans la vigne et Jésus nous fait faire un pas de
plus.

Il accuse les grands prêtres et les anciens de ne pas avoir accueilli la parole de Jean-
Baptiste, et de ne l’avoir pas accueilli, lui, le fils de Dieu. Eux, les autorités

religieuses, auraient dû être les premiers à reconnaître Jésus. Ils connaissaient si bien
les Écritures et l’histoire du peuple d’Israël ! Tout annonçait sa venue. Ils avaient
toutes les cartes en main.
En fait, ces autorités religieuses sont comme les ouvriers de la première heure. Ils
ont tout donné pour Dieu, mais à la fin, ils le refusent en rejetant le Messie, en rejetant
la logique de Dieu. Ce Jésus ne peut pas être le Messie.
À côté d’eux, il y a des publicains, c’est-à-dire des collecteurs d’impôts qui
collaborent avec les romains, et même des prostituées. Eux, ils ont accueilli Jésus,
pourtant, ils n’attendaient sans doute pas grand-chose du Messie annoncé.
Attention, Jésus ne les félicite pas pour leur passé… comme le premier des deux fils
de l’Évangile, ils ont bien commencé par refuser Dieu en choisissant un chemin de
péché. Et ça n’a rien de glorieux. Mais au moins, quand sur ce chemin de péché ils
ont été rejoints par le Christ, ils l’ont accueilli. Ils ont peut-être commencé par refuser
le travail, mais finalement, ils sont allés à la vigne.
Lesquels ont finalement fait la volonté du Père ? demande Jésus. Ce sont bien les
publicains et les prostituées, parce qu’ils ont accueilli la Parole et se sont convertis,
ils ont mis la Parole en pratique. C’est ça faire la volonté du Père, même si au départ
on n’était pas très bien parti.

Frères et sœurs, il me semble que cet Évangile nous dit deux choses.
D’abord, il n’est jamais trop tard pour ouvrir notre cœur au Christ, quel que soit
notre chemin. Il n’y a personne qui soit mis à l’écart a priori. Rien de notre passé
ne peut nous discréditer par avance aux yeux de Dieu.
Regardez le bon larron, sur la croix, le jour de la crucifixion. Nous ne savons pas de
quoi il est coupable, nous savons seulement qu’il a mérité sa peine (c’est lui qui le
dit). Et pourtant, au dernier moment, il accueille le Christ, et Jésus lui promet le
paradis.
Quoi que nous ayons fait dans notre passé, avoir été juste ou méchant comme dit
Ézéchiel, et quoi que nous ayons promis pour le futur, comme le premier ou le
second fils, comme les publicains et les prostituées, Dieu nous accueille.
Ça veut dire que Dieu regarde au présent, à l’instant où nous sommes. Le temps de
Dieu n’est ni le passé ni le futur, mais le présent. Dieu ne nous demande rien
d’autre que de l’accueillir là, maintenant, dans le présent de notre vie, tel qu’il est
et tel que nous sommes. C’est ça la logique de Dieu. S’inviter chez nous
maintenant, quel que soit l’état de notre intérieur.
Et ce que Dieu fait, l’Église doit le faire. Nous devons accueillir chacun tel qu’il
est, quel que soit son passé, accueillir tous ceux qui un jour rencontrent la Parole et
désirent la mettre en pratique.
Ensuite, je crois que cet Évangile nous appelle à la cohérence de vie, c’est-à-dire à
vivre réellement, dans le présent, aujourd’hui, ce que nous disons.
Cela est très bien dit par l’évêque aux ordinations diaconales. Quand il remet
l’Évangéliaire à l’ordinand, il dit :
« Soyez attentif à croire à la Parole que vous lirez, à enseigner ce que vous avez cru,
à vivre ce que vous aurez enseigné ».
Dieu nous appelle à la cohérence, à croire la Parole, à dire ce que nous croyons et à
le vivre au présent.
Frères et Sœurs, quel que soit notre passé, que cette eucharistie nous aide à vivre
aujourd’hui celui qui est la Parole qui se fait nourriture pour nous.
Amen

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