Écoutons Jésus : « Eh bien ! Moi je vous dis » …
Ce sont ses mots, rapportés dans ce passage de l’évangile selon Saint Matthieu au chapitre 5.
Et nous n’oubliions pas d’autres mots, au chapitre 28 :
« … moi, je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin du monde »
« Moi je vous dis » « Moi, je suis avec vous »
« Tous les jours », le Seigneur inspire nos gestes et nos paroles pour réconforter les personnes dans
le besoin :
celles qui vivent des catastrophes naturelles (comme ces jours de peine en Turquie et en Syrie)
et les personnes soumises aux tensions dramatiques (comme en Ukraine ou au Burkina Faso).
Le Seigneur n’a pas de mains, dit-on. Il n’a que les nôtres pour offrir les signes de sa tendresse.
Des « signes » qui prennent forme dans l’Église pour aller et vivre notre quotidien ; pour marcher sur
le chemin de l’Alliance.
Sept signes. Sept sacrements. C’est vital !
Dès l’ancien testament … le Seigneur se fait connaître aux hommes.
Amoureux, il offre son Alliance à Noé, Abraham, Moïse, David …
Comme eux, nous accueillons sa Promesse :
« je serai avec toi » « je te donnerai une descendance » « ton trône sera stable pour toujours ».
Et, Dieu tient sa promesse, nous appelant à tenir les nôtres.
Puis, c’est Jésus, le Fils bien-aimé du Père, qui assure ses disciples :
« moi, je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin du monde »
Nous sommes de bienheureux marcheurs, nourris des sacrements de l’Église :
« Sur les routes de l’Alliance, Ta lumière nous conduit. Nous marchons pleins d’espérance, Tu nous
mènes vers la Vie. »
L’Église a pris grand soin de ranger les sacrements en trois familles :
Sacrements de l’initiation :
Le baptême fait de nous des « vivants » dans l’Église servante.
Puis, lors de la confirmation du baptême, marqués de l’Esprit-Saint promis par Jésus, nous sommes
des « envoyés » du Seigneur.
Mais, pour marcher ensemble, nous avons faim de Lui, de sa Parole et de sa Vie ! : L’Eucharistie …
Elle est la nourriture qui fait de nous, des frères et des sœurs de Jésus, à la même table, pour faire
Corps ensemble, des envoyés ne prenant pas le Corps du Christ chacun pour soi, mais pour donner
Jésus à tous.
Et puis, il y a les sacrements de la mission, du service ; deux signes de la tendresse du Seigneur
pour tous:
le sacrement de l’ordre ordonne des diacres, des prêtres, des évêques … serviteurs et pasteurs en
marche avec tous.
Et, le Seigneur fait signe par le sacrement de mariage pour marcher sur le chemin de l’Alliance,
homme et femme, foyer ouvert à la vie.
Et il y a les sacrements de guérison.
Nous blessons les autres et nous pouvons être blessés par l’âge, la maladie.
Le Seigneur fait toujours signe. Il offre aussi deux sacrements.
Celui de la réconciliation avec Lui, afin que nous soyons forts de son amour, en alliance avec Lui et
les autres.
Et, enfin le sacrement de l’onction des malades. La nuit est parfois dense … ; là, le Seigneur relève
et sauve, comme il l’a promis.
Chaque sacrement est lumineux de la présence du Seigneur.
A chacun, il dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les
ténèbres. Il aura la lumière de la vie. » (Jn 8, 12)
Dans les rites de l’Église, la lumière, les gestes et les paroles nous redisent Jésus-Christ présent,
aimant !
Que dit Jésus encore, ce dimanche ? « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l’accomplir ».
(Il est important ce verset qui n’est pas dans la lecture brève de l’évangile.)
Jésus parle de la loi, nous donnant d’écarter de nos vies les manques de respect et d’amour, et
nous donnant de respecter les petits qui sont nos frères et sœurs … et nos grands frères et grandes
sœurs, nos aînés.
La dignité des femmes et des hommes ne s’arrête pas le jour où l’on tombe malade.
Le Seigneur nous donne à vivre sa loi d’amour auprès de tous. Elle conduit nos pas et éclaire les
lois humaines.
« Grande paix pour ceux qui aiment ta loi … – chantons-nous parfois – Tous nos chemins sont devant
toi, Seigneur ».
Le psalmiste n’a pas dit autre chose dans le très long psaume 118 :
« ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta Loi ».
Comme dans la 1ère lecture, nous lisons que l’humanité ne trouve son bonheur que dans la
confiance en Dieu.
Ben Sira vient de nous le dire :
« Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères ». Choisis-donc !
Là, Jésus nous dit : « Que votre ‘oui’ soit ‘oui’, si c’est ‘oui’ ; ‘non’, si c’est ‘non' ».
Aujourd’hui, nous vivons « le dimanche de la santé », heureux temps annuel d’attention et de prière.
Le Seigneur l’affirme à nouveau : « Eh bien moi, je vous dis ».
Il proclame une loi nouvelle. Il nous conduit à donner et recevoir.
Toutes celles et tous ceux qui visitent les personnes en établissement, ehpad ou hôpital, ou bien à
leurs domiciles, en font l’expérience :
elles pensaient donner de leur temps pour partager la rencontre, la prière et l’eucharistie et elles
rencontrent Jésus-Christ.
Nous sommes à la fois des accueillis et des accueillants, partageant notre prière confiante, comme
il est écrit au psaume 36 :
« Fais confiance au Seigneur, … mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur….
Voilà, sept sacrements sont autant de temps heureux à partager
(spécialement celui de l’onction des malades que nous allons vivre maintenant, avec plusieurs de nos amis),
en écoutant Jésus et en écoutant les cris du monde. Amen.
Par le diacre André Degorces.