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Christ Sauveur

Messe du jour de Noël 25 décembre Eglise du Sacré-Cœur

HOMÉLIE
25 décembre 2022, Sacré-Cœur de la Genette, La Rochelle.

« Et le verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire ».
Voilà dit en quelques mots magnifiques, frères et sœurs, tout le mystère de Noël.
Voici décrit en quelques mots le plus grand évènement que notre humanité ait connu.
Dieu, puissance d’amour créatrice par laquelle tout a été fait, est venu habiter parmi
nous.
Il est venu « habiter ». Ce mot est banal… mais que veut-il dire en l’occurrence ?
Que vient faire exactement cet enfant sur la terre ? Parce qu’il y a bien des manières
d’habiter.
Si on passe par AirBnB, on habite en mode touriste. On n’habite pas vraiment, on
visite un lieu. Dieu est-il venu visiter la terre comme on fait du tourisme ? Non. Il a
fait bien plus.
Si on va habiter dans de la famille ou chez des amis, on visite aussi, on visite des
personnes. On vient passer du temps avec des gens. Dieu est-il venu passer du temps
avec nous ? Pas vraiment. Il a fait bien plus.
Si on vient habiter avec ses cartons et ses valises, là on déménage, on s’installe. C’est
déjà autre chose. On s’approprie un quartier, une ville, une région, une culture. Dieu
est-il venu poser ses valises et faire sien notre monde ? Oui, il y a de ça. Et pourtant,
il a fait bien plus.
Notre mot « habiter » est un peu faible pour dire ce qui se passe aujourd’hui. Oui,
Dieu est venu habiter parmi nous. En grec, le texte dit littéralement que Dieu est venu
« planter sa tente », établir son campement.
Cela nous renvoie à l’histoire du peuple hébreu. Ce peuple a connu une vie de
nomade, une vie dans le désert avant de connaître la terre promise. Il lui a fallu
expérimenter une vie sans lieu fixe et sans temple. L’arche d’alliance suivait le
peuple, sous une tente, la « tente de la rencontre ». Dieu habitait au milieu de ce
peuple, dans le désert, dans la tente de la rencontre.
Dieu est venu habiter parmi nous, il est venu à notre rencontre.
Il est venu habiter, parmi nous. Voilà aussi le mot qui nous aide. Parmi nous, « εν »
en grec, c’est-à-dire en dedans, à l’intérieur, et de manière durable. Voilà ce que dit

ce petit mot. Dieu n’est pas venu se noyer dans la foule ! Il est venu en nous, et
durablement.
Frères et sœurs, voilà ce qui s’est passé dans l’histoire de notre monde. Ce Dieu qui
nous a créé et qui nous aime s’est fait l’un de nous, au milieu de nous, et durablement.
Pourquoi durablement ? Parce que ce qui s’est joué dans le temps à Bethléem en
Judée, continue de se jouer chaque instant en notre humanité. « Je suis avec vous
chaque jour, jusqu’à la fin des temps ». Nous en faisons tous l’expérience spirituelle,
et sacramentelle dans l’Eucharistie.
Dieu continue de venir habiter au-dedans de nous, en chacun de nous. L’Incarnation,
ce mystère que nous célébrons en ce jour de Noël, c’est Dieu qui rejoint chacun de
nous, dans notre vie, dans notre chair, pour cheminer avec nous chaque jour à travers
nos déserts.

C’est un beau programme ! Et pourtant, il a fait bien plus.
Dieu a ensuite partagé notre vie, totalement. Il n’a pas pris un déguisement humain.
Cet enfant de la crèche est un véritable enfant qui va vivre une véritable vie humaine.
Jésus a été un vrai bébé, avec ses pleurs, ses douleurs, ses rires. Il a eu mal quand ses
dents sont sorties, ses parents ont dû lui apprendre tout ce qu’on apprend à un enfant.
Puis il est devenu adulte et il a partagé nos réalités, jusqu’à celles de la souffrance la
plus grande et de la mort la plus honteuse. Dieu n’est pas descendu sur cette terre
dans un hôtel grand luxe. Il est venu vivre avec nous nos réalités, et nos réalités les
plus dures. Et ce faisant, il les a faites siennes. Nos réalités, nos soucis, nos douleurs,
sont devenues les siennes.
Noël, c’est le commencement de toute cette histoire de salut.
Noël, c’est le commencement d’une histoire qui aboutit au matin de Pâques, quand
Jésus fait entrer dans la vie éternelle tout ce qu’il a vécu avec nous.
C’est important de vivre Noël avec Pâques en ligne de mire, « de la crèche au
crucifiement ». Parce que nous comprenons que tout ce que cet enfant va vivre
désormais, entrera à Pâques dans l’éternité de Dieu. Tout ce qu’il va vivre de
souffrances n’aura pas le dernier mot, et tout ce qu’il va vivre de beau restera pour
l’éternité.
Aujourd’hui, frères et sœurs nous n’accueillons pas un Dieu qui vient nous rendre
visite. Nous accueillons un Dieu qui vient au-dedans de notre humanité, en nos
réalités les plus intimes, pour les guérir, pour les sauver.

Frères et sœurs, confions à cet enfant tout ce qui, dans nos vies et dans notre monde,
a besoin d’être sauvé, d’être guéri. Offrons-lui également tout ce qu’il y a de beau et
de grand dans nos vies, pour qu’il l’emmène avec lui pour toujours auprès de Dieu.
Amen

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