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Christ Sauveur

10 et 11 juin 2023, Sacré-Cœur et Sainte-Jeanne d’Arc, La Rochelle

Frères et Sœurs,
C’est aujourd’hui la fête du Saint-Sacrement. Nous fêtons cet immense mystère de
Jésus qui se rend présent dans le pain et dans le vin.
« Jésus qui se fait présent dans le pain et dans le vin »… la formule est belle, con la
connaît, mais que signifie-t-elle ? Être présent, ça peut se faire de bien des manières !
On la bien vu avec le Covid : on a appris qu’on pouvait être réunis en présentiel ou
en visio. Dans les deux cas il y a une présence réelle mais qui n’est quand même pas
du même ordre ! Alors Jésus, dans l’hostie, il est en présentiel ou en distanciel ?
C’est une vraie question ! L’hostie est-elle support de Jésus vivant présent avec nous,
ou n’est-elle qu’un renvoie à une présence de Jésus plus éloignée ?
Parce qu’après tout, Jésus, nous ne le voyons pas. Avant comme après la
consécration, nos sens ne nous font percevoir que du pain et du vin. Devons-nous
admettre, comme le fait Descartes, que nos sens nous trompent ?
Dans l’Évangile, Jésus nous dit ces paroles que nous connaissons par cœur et qui
nous enseignent l’essentiel :
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Ce pain descendu du ciel, les juifs en ont déjà fait l’expérience au désert avec la
manne. Quand Jésus dit : « je suis le pain descendu du ciel », tout de suite, ses
auditeurs pensent à la manne. Nous l’avons entendu dans la première lecture.
En offrant la liberté au peuple hébreu, Dieu lui a en même temps imposé une sacrée
épreuve… 40 ans dans le désert ! C’est toujours comme ça avec Dieu. Il est prêt à
nous offrir ce dont nous avons profondément besoin, mais il attend que nous soyons
prêts à le recevoir. Et ce peuple n’était pas prêt. Il avait encore besoin de purification
par l’épreuve, de conversion, pour être capable de recevoir la terre promise comme
un don de Dieu. Alors en attendant, Dieu prend tout de même soin de le nourrir en
lui envoyant cette manne chaque matin.

La manne, c’était donc à la fois une nourriture miraculeuse (on parle quand même
d’une nourriture qui descendait du ciel !), et une nourriture pour temps d’épreuve,
c’était la nourriture du désert. Ce n’était pas encore les fruits, le miel et l’huile fraîche
de la terre promise.
Donc quand Jésus nous dit qu’il est le pain descendu du ciel, il nous dit que déjà en
ce monde pour nous, il se fait nourriture miraculeuse, mais nourriture pour temps
d’épreuve. En pèlerinage sur cette terre, nous vivons un temps d’épreuve et Jésus se
fait nourriture miraculeuse pour nous.
Mais ce n’est pas tout : il ajoute une chose. Il dit : je suis le pain VIVANT. EN parlant
de chair et de sang, il nous parle de sa vie. Jésus dit qu’il est un pain vivant, une
nourriture qui transmet sa vie à lui, qui nous le savons depuis Pâques, est une vie
éternelle.
Jésus est une nourriture qui ne se contente pas de nous permettre de survivre en plein
désert, il est une nourriture qui donne déjà la vie éternelle. Donc il est à la fois
nourriture pour temps d’épreuve, mais nourriture déjà plus belle que les fruits, le miel
et l’huile fraîche de la terre promise, parce que ce pain porte en lui la vie éternelle.
Or si ce pain porte en lui la vie éternelle, c’est bien qu’il est le Christ lui-même, et
non une représentation du Christ.
Frères et sœurs, Jésus est clair : ce pain, c’est lui, c’est son corps, sa vie, son histoire,
tout son être qu’il nous donne pour nous donner sa vie qui ne finira pas si nous en
nourrissons notre âme.
Ce pain et ce vin, c’est Jésus en présentiel. Bien.
Mais comment, sous quelle forme ? Parce que, encore une fois, nos sens ne voient
pas Jésus. Alors la foi catholique peut bien dire qu’il s’agit d’une « présence réelle »,
que cela signifie-t-il ?
Nous ne sommes pas là pour faire un cours de théologie, il y a le Centre Souzy pour
ça. Et si vous voulez creuser la question il y a aussi la Somme Théologique de saint
Thomas d’Aquin, vous savez, ce gros livre qui trône dans votre bibliothèque et qui
vous dira tout quand vous l’ouvrirez cet après-midi devant la finale de Roland
Garros.
Mais déjà, pour mieux comprendre ce qu’est cette présence réelle de Jésus dans le
Saint Sacrement, j’aimerais vous partager la parole d’un ami de saint Thomas :

saint Bonaventure. Bonaventure écrit : « la présence réelle de l’eucharistie est la
venue du Fils, exactement comme dans l’Incarnation, par laquelle Il reçoit
l’hospitalité sous le voile du pain et du vin, afin de nous nourrir. »
Dans le pain et le vin consacrés, Jésus se rend réellement présent tout comme le
Fils, s’est rendu réellement présent en Jésus, dans notre humanité. Vous
comprenez ?
L’humanité de Jésus ne laissait pas transparaître sa divinité. De la même manière le
pain et le vin ne laissent pas transparaître le corps et le sang du Christ.
Pour autant, en Jésus, Dieu était réellement présent ; cet homme était Dieu. De la
même manière, en ce pain et ce vin, Jésus est présent : il est le corps du Christ.
Frères et Sœurs, l’Eucharistie est le mystère d’une présence. Une présence bien
différente des autres formes de présence que nous connaissons, certes, mais une
présence réelle, la présence de Jésus toujours vivant avec nous et pour nous,
comme il nous l’avait dit.
Amen

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