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Christ Sauveur

24 juillet 2022 – Cathédrale Saint Louis

Homélie. 17ème dimanche du temps ordinaire. Année C

Ce matin nous, encore, nous sommes dans cet évènement relaté par cet Evangile. Nous
sommes chacun de nous ce disciple, évoqué au tout début de ce passage. Comme lui, nous regardons
Jésus, en train de prier un peu à l’écart. Et quand il a terminé, nous lui faisons cette demande, qui peut
demeurer permanente dans notre existence :
Seigneur, apprend-nous à prier.
Et Jésus de nous confier la prière du Notre Père. Pourquoi donc ? Parce que tout simplement cette
prière est le résumé de tout l’Evangile, comme l’affirme un Père de l’Eglise, Tertulien. Ainsi donc, il nous
faut à nouveau regarder Celui qui nous confie cette prière, car elle est d’abord la sienne. Oui Jésus prie.
La prière jalonne et enracine toute son existence terrestre.
Ecoutons ce beau passage du catéchisme de l’Eglise Catholique :
Le Fils de Dieu devenu Fils de la Vierge a appris à prier selon son cœur d’homme. Il a appris les
formules de prière de sa mère, qui conservait et méditait dans son cœur toutes les  » grandes choses
faites par le Tout-Puissant  » (cf. Lc 1, 49 ; 2, 19 ; 2, 51). Il l’apprend dans les mots et les rythmes de la
prière de son peuple, à la synagogue de Nazareth et au Temple. Mais sa prière jaillit d’une source
autrement secrète, comme il le laisse pressentir à l’âge de douze ans :  » Je Me dois aux affaires de mon
Père  » (Lc 2, 49). Ici commence à se révéler la nouveauté de la prière dans la plénitude des temps :
la prière filiale, que le Père attendait de ses enfants, va enfin être vécue par le Fils unique Lui-même
dans son Humanité, avec et pour les hommes.
Oui, il s’agit bien d’une prière filiale. Cette prière est étroitement liée à la vie et à la mission de Jésus, à
travers lesquelles se révèle son identité de Fils unique de Dieu. Nous trouvons ainsi Jésus en prière :
– quand il s’apprête à choisir ses apôtres.
-quand il les interroge sur son identité.
-quand il redonne vie à Lazare ou guérissant le sourd-bègue.
-ou encore transfiguré sur la montagne
Et finalement dans le jardin de l’agonie à Gethsémani et jusqu’à la Croix.
C’est bien son identité du Fils de Dieu fait chair qui se révèle ainsi, dans toute son histoire
humaine et tout particulièrement dans sa prière filiale, ce qui fait dire à Benoit XVI, que la personne de
Jésus est intégralement contenue dans sa prière.
Ainsi donc, c’est uniquement grâce à Jésus, le Fils unique, que nous approchons du mystère de
Dieu et que nous y accédons de manière vraie et ajustée. Quand nous disons, grâce à Jésus, Notre
Père, nous découvrons qui est Dieu. Le Seigneur est en Alliance, en relation avec nous. On ne dit pas
d’un inconnu que l’on croise dans la rue, qu’il est notre père.
Dire de quelqu’un : « C’est mon Père »,

c’est dire une relation absolument unique en lui et en nous et entre nous.
c’est dire une relation absolument essentielle, d’origine ce Père est le créateur, qui nous créé

et nous veut vivant pleinement, avec Sagesse et par Amour.

c’est dire une relation vitale. Le premier, le Père nous aime. Il aime tellement le monde, qu’il
nous envoie son Fils unique, pour le sauver. Il nous aime chacun de manière unique et singulière, il veut

demeurer en nous et nous appelle à demeurer en Lui, comme à faire sa volonté. Cet amour de Père
nous guide, pour grandir en liberté : celle de choisir d’aimer comme lui, en faisant de notre vie une
réponse à cet Amour premier.
Alors, nous le voyons bien, cette prière du Notre Père qualifie notre rapport à Dieu, en nous situant de
manière permanente dans une relation filiale. Oui notre rapport à Dieu ne peut être réduit à une
réflexion à partir de nous même ou à un brassage d’idées, y compris sur Dieu. Il ne peut être réduit non
plus à un ritualisme extérieur.
Notre approche du Seigneur, notre chemin de Foi, notre connaissance du Seigneur est avant tout une
relation d’Amour filial, grâce à Jésus, dans l’Esprit Saint et pour vivre celui-ci de manière authentique, il
s’agit de noux convertir continuellement, où toute notre manière d’exister est concernée avec 3
dispositions intérieures à souligner :
1- Le désir et la volonté, à nourrir en nous même, de ressembler au Christ pour aimer comme lui
à la lumière de ces paroles de deux Pères de l’Eglise, St Cyprien et St Jean Chrysostome
« Quand nous nommons Dieu « Père », nous devons nous comporter comme en fils de
Dieu. » « Vous ne pouvez appeler votre Père, le Dieu de toute bonté, si vous gardez un cœur
cruel et inhumain. »
2- Il nous faut garder aussi un cœur humble et confiant, qui nous fait ressembler aux
enfants car nous savons, par Jésus, que c’est à eux que le Père
se révèle et non aux sages et aux savants (Mt 11, 25)
2- Le « Notre » de « Notre Père », nous appelle sans cesse à sortir de l’individualisme spirituel,
car l’Amour du Père, que nous goutons dans la prière, nous en libère. Le Notre Père est un
appel à regarder dans la foi, les autres comme des frères et sœurs, et d’abord ceux que le
même baptême a unit au Christ.

Finalement, comment ne pas comprendre que cet Evangile nous appelle à vérifier la place véritable de
la prière dans notre vie ?

Comme le « Notre Père » qui ne peut être une prière vite dite et rabâchée comme une leçon,
Comme le « Notre Père » qui est source d’inspiration de la prière chrétienne,
notre vie de prière ne peut être une activité comme une autre, à caser dans notre emploi du temps (en
plus du reste, s’il y a le temps). Elle est la source et le cœur de cette vie nouvelle dans laquelle nous fait
entrer sans cesse notre amitié avec le Christ, l’unique Sauveur.
Protégeons, préservons absolument ce temps de la prière dans notre vie, dans les moments importants
comme dans le quotidien, tout simplement pour connaitre le bonheur d’être et de vivre en présence de
Celui dont l’Amour nous saisit intérieurement, comme ce matin en cette eucharistie.
Amen

Père Bertrand Monnard
24 juillet 2022 – Cathédrale St Louis
La Rochelle.

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