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Christ Sauveur

3 décembre 2023 – Cathédrale Saint-Louis de La Rochelle

Chers frères et sœurs,
« Veillez » !
Jésus nous donne en un mot le programme de l’Avent qui s’ouvre. D’ici Noël, nous
aurons probablement quantité d’autres choses à faire : préparer la maison, les repas,
tout ce qui est nécessaire à une belle fête. Nous allons recevoir Dieu en notre
humanité, et il faut préparer la fête !
Mais au milieu de cette agitation, il nous faudra pourtant veiller. Pour Jésus,
l’essentiel semble ici. Qu’entend-il par-là ?
Déjà, soyons clair, il ne s’agit pas d’attendre sa naissance, comme on attend que sa
femme accouche quand elle a passé le terme.
Dans l’Évangile, c’est Jésus qui dit ses disciples de veiller. C’est donc qu’il est déjà
né. Nous n’avons pas à veiller pour voir si le 25 décembre Jésus va bien naître comme
prévu ! Être chrétien ce n’est pas se raconter des histoires. Noël n’est pas un joli
conte.
Veiller, c’est nous tourner vers une présence du Christ qui est autre.
Noël, c’est la fête de l’Incarnation, la célébration de Dieu qui est, qui était et qui
vient. Ça veut dire que sans cesse, à chaque instant, du 1er janvier au 31 décembre,
Dieu, celui qui est de toute éternité et qui reviendra dans le monde, vient habiter
avec nous. Dit autrement, Dieu n’est pas distant. À chaque instant, Dieu est
concerné par notre humanité, il rejoint ce que nous vivons. Il ne se laisse pas
seulement atteindre par ce que nous vivons, il le rejoint.
Et nous, pour célébrer cette réalité le 25 décembre prochain, pour accueillir Dieu
comme il le mérite, nous avons à nous préparer sans cesse, mais plus
particulièrement pendant l’Avent. L’Avent, c’est la préparation à une venue
présente. Emmanuel, Dieu avec nous. Et pour accueillir cette vérité de foi, il nous
faut veiller.
Alors comment on fait ? Comment veiller jusqu’à la nuit de Noël ?

Veiller, c’est être vigilant au cœur des occupations de la vie ordinaire. Jésus ne
viendra pas sur un traineau ni par le conduit de la cheminée. Ça ne sert à rien de le
veiller en regardant par la fenêtre. Jésus, on ne l’entend pas avec ses oreilles, on ne
le voit pas avec ses yeux. Pour le voir venir, pour l’entendre arriver, il nous faut
entrer en nous même, retrouver le chemin de la foi et de la prière. C’est ce chemin là
qu’il emprunte, le conduit parfois plein de suie, de la foi et de la prière.
Veiller, c’est donc être vigilant au cœur des occupations de la vie ordinaire, par la
prière et par une transformation du cœur. Nous devons prier et préparer notre cœur à
devenir comme une mangeoire qui accueillera le Fils de Dieu à Noël.
Veiller, c’est entrer en soi-même pour découvrir ce creux que Dieu a mis en chaque
homme, ce vide mystérieux qui nous habite, ce silence présent au plus profond de
chacun de nous. Dieu nous a tous créé avec ce creux dans lequel résonne la question
du mystère de notre existence et de la sienne.
Veiller, c’est descendre en soi, jusque-là. C’est faire l’expérience que nous sommes
finis et pourtant faits pour l’infini, différents de Dieu et pourtant faits pour lui,
provenant de lui, appelés vers lui pour être emplis de lui.
Pour nous, Dieu est le Tout-Autre. Mais cette distance infinie entre nous et lui
disparait en Jésus. Par l’Incarnation, le Tout-Autre se fait le tout proche. Jésus vient
se loger en nous, précisément dans ce creux mystérieux qui est là et qui depuis
toujours est fait pour lui. Dieu vient se loger en nous, sans pour autant que nous
puissions le saisir, sans épuiser le mystère, mais un mystère qui vient dans la
mangeoire de notre cœur. Et alors, Noël sera une grande joie. Et alors, nous pourrons
faire la fête.
Frères et sœurs, voilà le mystère de Noël auquel nous devons nous préparer.
Préparons l’extérieur, c’est utile, mais l’extérieur sera vraiment joyeux s’il célèbre
cette réalité intérieure que nous ne vivrons qu’en entrant en nous-même.
Avançons sur ce chemin intérieur, et nous ne serons pas surpris par la merveille qui
aura lieu dans la nuit de Noël.
Amen

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