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Christ Sauveur

26 et 27 mars 2022 – 4ème dimanche de Carême

Frères et sœurs,
En entrant ici, nous nous sommes tournés vers le Seigneur. Nous l’avons chanté,.
Nous l’avons prié de nous prendre en pitié. Nous avons écouté attentivement sa Parole.
Maintenant, nous nous tournons les uns vers les autres … En souriant.
”Souriez, vous êtes filmés′′.
Peut-être avons-nous lu cette invitation qui nous fait sourire en faisant les courses dans un
grand magasin ….
Et puis, je vous partage l’homélie la plus courte entendue lors d’une messe de mercredi des
Cendres (à Paris, dans l’église St Ignace).
Le prêtre nous disait (Il ne disait que cela, c’était son homélie …):
”Il n’est pas toujours facile de jeûner, mais on peut toujours sourire.′′
Enfin, un titre nous alerte, dans la revue ”Le Pèlerin′′ du début de ce mois :
”Souriez, c’est le Carême !′′
Et aussi, je cite l’Abbé Pierre qui disait :
”Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière.′′
Sourire. Pourtant, les nouvelles entendues ne sont pas bonnes. …
Alors que ce 4ème dimanche de Carême ; c’est Laetare ! ”
Réjouissez-vous′′, nous dit l’Église, car nous percevons déjà la joie de Pâques,
la fête de la Vie qui ne finit pas, la Résurrection de Jésus-Christ, avant la nôtre.
Réjouissons nous de marcher ensemble vers Pâques, car le Seigneur nous attend.
Son amour nous attend. Il vient même au devant.
Comme ce Père de le scène décrite par Jésus dans sa parabole.
Ce Père, ce papa, il aurait pu rester dans sa maison, à attendre entre ses quatre murs.
Non, il est dehors. Il espère. Il ne craint pas ce qui peut arriver.
Et ce qui arrive … c’est un fils. Son fils.
Jésus nous a raconté que ce Père avait tout partagé à ses deux fils.
A chacun, il a pu dire, et à nous aussi :
”N’aie pas peur de te laisser aimer et libérer par Dieu.
La sainteté, c’est la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce de Dieu.′′
Dès le début de l’histoire, le fils cadet de la parabole a pensé : ”Moi, … moi tout seul !′′.
Quant au fils aîné si peu enclin à l’hospitalité, il est très en colère, refusant la joie du Père,
criant …. ”Moi, … je !′′ .
Et le Père est là, dans cette scène décrite par Jésus. Notre attention se porte sur lui.
Il est un Père, image de Dieu, miséricordieux, qui aime, qui rassemble une famille.
Tout cela interroge nos pratiques familiales.
Et aussi, nos manières de faire Église, puisque (comme nous pouvons le chanter) :
”Dieu nous appelle pour faire Église. Sa parole nous rassemble.
Pour ce monde divisé, nous sommes son peuple.′′
Interrogeons donc nos manières d’accueillir, de nous accueillir, d’être les ”passeurs de Dieu′′
qu’il attend que nous soyons, en famille, comme en Église.
Ce sont ces questions que nous partageons, à la suite du Pape François, dans ce temps de
réflexions synodales :
Au sujet de ”nos compagnons de voyage′′ ; de nos manières d’écouter, nos manières de
prendre la parole, de célébrer, de dialoguer, de discerner et de décider, de vivre la synodalité
sans laquelle l’Église ne peut être l’Église.

En cet instant, je veux relire des mots qui me touchent, qui nous touchent.
Ils sont de Mgr Georges Pontier (évêque de La Rochelle …) alors qu’il s’adressait aux prêtres
et aux diacres de notre diocèse (mais pas qu’à eux !)
”C’est avec de la bonté qu’on fait du bonheur autour de soi !
Dans notre ministère, il y a une part qui relève du ministère de la bonté au nom du
Christ.
Surtout à l’égard de ceux qui sont blessés, paumés, perdus, en recherche, loin de tout.
Je crois vraiment qu’il vaut mieux pécher par excès de bonté que par excès de rigueur.
Notre ministère nous fait signes de la tendresse de Dieu….′′
Relisons encore la parabole, en ayant au cœur le refrain du psaume que nous avons chanté :
”Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur′′.
Le Père n’est ni un manager, ni un gestionnaire de l’héritage de ses biens. Il veille sur la vie
de sa famille. Pour nous, il est là ”au cœur de nos vies′′. Chez nous, il est chez lui.
Il nous invite à goûter sa présence, à observer ce qu’il fait grandir et fleurir … même si nous
passons par des passages tortueux, traversant des obscurités, des fragilités, des tempêtes
peut-être. Nous pouvons être tellement inattentifs, n’écoutant pas ce qui vient de Lui, et ce
qu’il dit par les autres, en rejetant les appels à nous réconcilier ”pour une vie nouvelle.”
Relisons encore dans la parabole racontée par Jésus, que le plus jeune des fils s’est arrêté
un temps, méditant, priant, comme on peut prier nous-mêmes :
”Seigneur,tu veux au fond de moi, la vérité′′.
Et le Père est là, sans se lasser, attendant au bout du chemin, guettant son fils qui s’était
éloigné et l’autre fils qui rentre des champs et qui s’éloigne, lui aussi.
Éloigné … Nous en connaissons des éloignés, qui ne sont plus trop des ”compagnons de
voyage′′.
Je pense à des personnes que nous croisions ici et que nous ne voyons plus.
Je pense à des voisins qui sans se lasser guettaient les nouvelles et le retour d’un fils parti …
ils ne savaient pas où. Mais, il est revenu …
Oh ! Il ne connaissaient pas l’évangile, mais ils ont fait une bien belle fête
Et puis, je pense aussi à cette phrase – qui m’assure – du frère Roger de Taizé :
”La paix de ton cœur rend la vie belle à ceux qui t’entourent.
S’abîmer d’inquiétude n’a jamais été un chemin d’évangile.
Bâtir la foi sur le tourment serait édifier sa maison sur le sable.′′
Ne nous lassons pas de lire ce Père qui accueille chacun là où il en est, … qu’il soit éloigné
de lui ou éloigné des autres. Il désire tant faire passer chacun de la situation dramatique dans
laquelle il est peut être … à la fête de la Vie. Il désire tant renouveler l’Alliance avec chacun.
Oui, il y a des signes de Résurrection dans nos vies.
”Vite, – dit le Père – apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, [mon enfant]
Vite la bague au doigt (l’anneau de la fête de l’Alliance), vite les sandales à ses pieds.
Que la fête commence …mon fils … il était perdu, il est retrouvé.′′
Et on espère, bien sûr que le fils aîné se tournera vers le Père et vers son frère.
Dans cette parabole que raconte Jésus, je ne peux pas imaginer que le Père s’exprime sans
sourire … à toute la famille … Sourire.
Contemplons le Père, comme chantait le psalmiste :
”Qui regarde vers Lui, [le Seigneur], resplendira, sans ombre ni trouble au visage.′′
Amen.
Par le diacre André Degorces

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