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Christ Sauveur

5ème dimanche de Pâques

Chers frères et sœurs,
J’ai tenté un truc : j’ai pris mon smartphone, je suis allé sur l’Apple Store et j’ai tapé
« prière ». Les 9 premières applications qu’Apple m’a proposées étaient
musulmanes. La 10e seulement était chrétienne. Alors j’ai tenté autre chose et j’ai
tapé « méditation ». Là, seule la 34e application était chrétienne !
C’est comme si la prière n’était plus une réalité chrétienne. Et quand on montre la
prière chrétienne, dans les séries ou au cinéma, c’est souvent pour la résumer à la
prière de demande. Et peut-être que nous aussi, nous limitons notre prière à la prière
de demande :
« Seigneur, fais ça pour moi, donne-moi ceci, accorde-moi cela… ». C’est
légitime de demander ! Jésus nous y encourage : « Demandez, on vous donnera »
(Mt 7,7). Mais c’est sur que si on limite la prière chrétienne à une prière de demande,
il n’y a pas besoin d’application pour ça.
Mais vous voyez bien où se situe l’écueil : ce serait de réduire notre relation à Dieu
à ces prières de demande.
Un fils qui a une relation normale avec son père peut bien se permettre de lui
demander des choses quand il en a besoin.
Mais un fils qui ne sait frapper à la porte que quand il a besoin d’argent ou de la
voiture… on ne peut pas dire qu’il vit une vraie relation filiale !
Frères et sœurs, c’est par la prière que nous construisons notre relation avec le Père,
et notre vie avec lui ne peut pas se réduire à des demandes.
Jésus nous le fait bien comprendre dans l’Évangile.
Nous y voyons Philippe demander à Jésus de lui montrer le Père. Il veut voir Dieu !
Il a bien compris que Jésus a une relation particulière avec le Père, mais
manifestement, il n’a pas encore compris que Jésus est Dieu.
Alors Jésus s’agace ! « Comment peux-tu dire « montre nous le Père » ? ». « Il y a si
longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas ! »

Alors Jésus tente d’expliquer à Philippe. Il lui fait un beau cours de théologie
trinitaire ! Il lui explique que quand on voit le Fils, on voit le Père, que ce que le Fils
fait, c’est l’œuvre du Père. Il lui dit : vois tout ce que je fais, je guéris, je relève, je
donne la paix. Seul Dieu peut faire des choses pareilles !
Donc ce que Jésus fait, c’est le Père qui le fait à travers lui.
Et Jésus termine sur une phrase capitale : « celui qui croit en moi fera les œuvres que
je fais ». Celui qui croit en Jésus, lui aussi fera les œuvres du Père.
Entendons bien ça : quand on croit en Dieu, on entre dans une relation filiale avec
lui et il nous permet de faire ses œuvres.
Vous comprenez ce que ça nous enseigne pour notre vie de prière ?
Nous savons demander, pour ça, aucun problème. Nous demandons à Dieu de nous
aider à réussir ce que nous entreprenons.
Mais sommes-nous aussi prompts à aider Dieu à réussir ce que lui entreprend ?
Sommes-nous prêts à faire non pas nos œuvres, mais celles du Père ?
Sommes-nous prêts à dire « qu’attends-tu de moi ? » avant de dire « aide-moi » ?
C’est à ça qu’on devrait reconnaître un chrétien.
Le chrétien n’est pas quelqu’un de chanceux, parce que Dieu est avec lui. Ce n’est
pas quelqu’un qui s’en sort mieux, qui est moins malade, qui vit plus longtemps,
parce Dieu lui vient en aide. Ça se saurait !
Le chrétien, c’est quelqu’un qui aide Dieu. Le chrétien est le plus heureux des
hommes quand il découvre qu’il est pleinement lui-même quand les projets de Dieu
deviennent les siens, quand il participe à l’œuvre de Dieu. Il découvre alors quel est
le sens de sa vie. Il découvre qu’il devient pleinement humain quand il devient divin,
quand il se met au service de l’œuvre de Dieu.
Alors vous me direz, c’est bien joli, mais comment savoir ce qu’est l’œuvre de Dieu ?
Concrètement, on fait comment ?
Et bien les lectures d’aujourd’hui nous donnent deux éléments de réponse.
D’abord, pour connaître les projets de Dieu, il faut regarder le Jésus. Toute sa vie est
une participation à l’œuvre du Père.
Le Père créé en aimant ; Jésus aime, et d’abord les plus mal aimés.

Le Père donne la vie en sortant de lui-même ; Jésus donne sa vie pour ceux qu’il
aime.
Le Père donne la liberté à son peuple ; Jésus libère, Jésus guérit.
Voilà l’œuvre du Père à laquelle il invite tous ces fils : aimer, donner la vie, faire
grandir, libérer, guérir.
Et ensuite, il y en a d’autres qui peuvent nous aider à faire les œuvres du Père, à nous
les montrer. C’est la 1e lecture qui nous le dit : ce sont les diacres !
Dans les Actes des Apôtres on voit les disciples qui poursuivent l’œuvre de Jésus. Ils
servent, ils enseignent, ils font circuler la Parole de Dieu.
Mais ils ne sont plus assez nombreux. Il faut appeler de nouveaux serviteurs et
répartir les tâches. Les Apôtres se chargeront du ministère de la Parole et d’autres,
les diacres, du service de la communauté, du service des frères.
Les diacres sont pour nous comme aux avant-postes de cette œuvre de Dieu dans le
monde. Ils nous montrent comment nous pouvons contribuer à l’œuvre de Dieu par
le service. Diakonia, ça veut dire service.
L’Église confie aux diacres ce ministère, le soin d’être comme des phares pour nous
dans cette mission, de montrer le chemin, au nom de l’Église.

Frères et sœurs, Jésus nous invite à entrer en relation avec le Père dans la prière, pas
sous une forme intéressée, mais dans une relation qui nous décentre, et qui, en nous
décentrant, nous révèle à nous-même. Nous sommes faits non pas pour la terre, mais
pour déjà participer à l’œuvre du ciel.
Amen

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