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Christ Sauveur

Homélie du dimanche 15 novembre 2020

XXXIII DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

15 novembre 2020

Depuis quelque jours la liturgie de la Parole nous donne à méditer sur le Règne de Dieu et la venue du Christ. En effet, nous sommes bien à la fin de l’année liturgique : dimanche prochain nous fêterons le Christ, Roi de l’Univers. Ce fil rouge qui nous accompagne jour après jour nous a été présenté par les paraboles de Jésus sous plusieurs aspects : dimanche passé nous avons entendu l’évangile des dix vierges, où le Royaume de Dieu était comparé à des noces, et le Seigneur nous appelait à la vigilance ; dans la semaine nous avons entendu Jésus qui, avec l’image de l’intendant malhonnête, nous invitait à gérer nos richesses; et nous avons été invité à la prière sans cesse, car « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Aujourd’hui l’évangile reprend le même fil rouge, mais il nous montre une nouvelle dimension du règne de Dieu, et donc de son attente, à travers la parabole des talents que nous venons d’écouter.

La compréhension est assez claire pour tous, car nombres de paraboles utilisent le même langage et les mêmes images : l’homme qui part en voyage c’est Jésus et nous sommes les serviteurs ; le retour du voyage c’est la venue du Christ.

Lorsque nous étions au catéchisme, on nous a expliqué cette parabole en nous disant que Dieu nous a donné à tous des capacités, des compétences, des dons assez visibles pour l’esprit d’un enfant, des dons que nous devons faire fructifier, développer et grandir tout au long de notre vie. Ceci est tout à fait vrai ! Mais tout en restant pertinente, cette explication me semble assez restreinte par rapport à la signification des talents. En effet, un talent au temps de Jésus, était une unité de monnaie qui équivalait à des nombreuses années de travail, c’est-à-dire une valeur non négligeable pour un homme. C’était comme gagner au loto ! Voilà pourquoi nous pouvons interpréter ces talents comme la vie que Dieu nous a donné, la famille et nos relations, la prière, et tant d’autres choses qui aujourd’hui ont à nos yeux beaucoup de valeur. Personnellement, je ne m’arrêterai pas là : Dieu nous a confié l’Eglise, la communauté chrétienne, les sacrements, sa Parole, la Parole de Dieu qui nous nourrit, et, cerise sur le gâteau, il nous a donné de pouvoir être ses fils par le baptême.

N’est-ce pas cela quelque chose de vraiment précieux, qui va bien au-delà de nos compétences et nos capacités ? Par le baptême Dieu nous a fait le cadeau le plus beau que

l’homme peut recevoir : l’Esprit Saint qui fait grandir en nous la vie même de Dieu, la vie éternelle.

Cet Esprit se concrétise dans l’Eglise par les charismes, les services, par tout ce qui peut faire grandir la communauté chrétienne. Car, dira Saint Paul, « nous, à plusieurs, nous ne formons qu’un seul corps dans le Christ » (Rm 12,5). Et par ces charismes et services, le Seigneur a donné plus à certains et moins à d’autres, non pas en regardant à nos capacités mais à son dessein d’unité. Et « à qui a été donné beaucoup, il sera demandé d’avantage », dira Jésus dans l’évangile. Alors la question à se poser n’est pas : « Quels sont mes talents ? » pour que je puisse, avec mes forces et mes capacités, les faire fructifier, mais : « Quel est l’appel qu’aujourd’hui je reçois de Dieu pour faire grandir en moi ce talent, qui est mon baptême, dans l’Eglise ? ». Vous voyez donc que l’attente du retour du Christ que nous propose cet évangile, n’est pas une attente passive, assis dans nos fauteuils, mais, bien au contraire, elle est une attente active, une recherche constante de l’accomplissement en nous de la volonté de Dieu.

Cette recherche se caractérise par la confiance à ce maître qui nous à trouvé dignes au point de nous confier ce don précieux. L’attitude opposée, celle du troisième serviteur, est l’attitude de peur vis-à-vis de son maître, et cette peur l’enferme en lui-même, sans regarder les autres. Voilà pourquoi, le reproche fait par le maître n’est pas sur le montant rendu par le serviteur, mais sur son manque de zèle, sa paresse spirituelle, dans la gestion de son don. Il le cache plutôt que le mettre « sur le lampadaire, comme on ferait d’une lampe allumée qui doit éclairer la maison ». Combien de fois, nous aussi, nous avons voulu cacher le don que Dieu nous a fait pour le tenir pour nous seuls, sans penser à l’autre, à notre prochain, qui peut-être attend que nous lui annoncions cette Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu et de ce cadeau que nous avons reçu de lui ?

Pour cela nous devons être guidé, conduit tout au long de notre vie pour faire fructifier ce don. Dieu dans sa bonté infinie a prévu pour l’homme « une femme », comme Eve pour Adam dans le jardin d’Eden. Et cette femme, dont la première lecture fait l’éloge, est la Sagesse. Rappelons-nous que la semaine passée la première lecture aussi nous parlait de la Sagesse, de cette Sagesse qui vient à notre rencontre si nous l’attendons, qui se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Le Seigneur aujourd’hui nous appelle encore une fois à recevoir cette Sagesse, ce discernement, ce savoir-faire qui va bien au-delà des capacités humaines, comme notre femme, car elle se donne, elle sait faire, elle fait le bonheur de son mari, de son époux, elle sera notre bonheur. Comment alors rencontrer cette Sagesse, comment la recevoir ? La Sagesse de Dieu c’est le Christ, lui qui chaque jour vient à notre rencontre dans sa Parole, dans les sacrements,

pour nous donner lumière sur notre chemin, joie et espérance. C’est Lui qui nous donne de pouvoir accueillir aujourd’hui ses dons, sa présence dans notre vie. A nous de nous laisser conduire, à nous de lui faire confiance, à nous de faire grandir le don de la foi reçue lors de notre baptême.

C’est ainsi que l’Eglise aujourd’hui, avec les paroles de saint Paul, nous invite à être vigilants, car « le jour du Seigneur vient comme un voleur », et à ne pas nous faire prendre par la peur, car, nous sommes Fils de la lumière par notre baptême.

Soyons donc attentif, ce dimanche et au cours de la semaine qui s’ouvre, aux signes de la présence de Dieu dans notre vie et donnons-lui la première place.

P. Luca ASTOLFI

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